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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 18:44

Partir avec un animal de bât, veut dire partir avec un animal qui accepte de porter des choses sur son dos, histoire d'un peu moins charger la bourrique humaine. Ici, Escadrille accepte de jouer ce jeu-là, en portant ma nourriture, celle de Doky et les tapis de sol, tente et sac de couchage. Ce qui correspond au maximum à une trentaine de kilos pour la demoiselle. Ce qui n'est pas rien en soi mais reste très léger pour un chargement animalier.

Pour ce faire, on utilise un "porte-bagage" en bois que l'on place sur le dos de l'animal (cheval, mule, âne...ici vache) : le bât. Ensuite on le fixe au dos de la vache  de trois côtés :

  • sous le ventre, par une sangle en coton, sanglée en trois points. Ce qui veut dire qu'elle tient au morceau de bois par le biais d'une lanière de cuir qui passe dans 3 anneaux (un à la sangle et deux au bât). Cela permet de mieux maintenir le bois sur tout le dos lors des montées et descentes.
  • devant, grâce à un collier de chasse qui permet de respecter l'anatomie de la vache. Ceci permet de maintenir le bât en place lors des grandes montées.
  • derrière, grâce à une avaloire, morceau de cuir qui passe derrière les cuisses de la vache. Ce qui permet de maintenir le bât en place lors de grandes descentes.

 

Le souci a été que les bâts que l'on trouve dans le commerce sont prévus pour des équidés et donc mal adaptés pour Escadrille et son petit dos. Ensuite faire venir un bât pour yack, directement du népal aurait coûté trop cher....alors Guillaume et Youenn m'ont proposés d'essayer d'en réaliser un sur-mesure!

IMAG0009.JPG

Tout d'abord, il a fallu prendre les mesures de la Dame qui a apprécié, semble-t-il, être palpée, manipulée, grattée, pincée pour ses mensurations...

Le bât, pour être placé à la bonne place (!!) c'est à dire pour que l'animal puisse porter la charge sans être ni gêné, ni blessé, doit se situer derrière le creux de l'épaule et s'arrêter avant les dernières côtes flottantes. Ce qui, chez Escadrille, correspond à une trentaine de centimètres contre 40 à 50 cm chez les équidés.

La forme du dos est beaucoup plus irrégulière chez les bovins que chez les chevaux ce qui changera l'inclinaison des battes (morceau de bois au contact du dos).

En tout cas, Escadrille a vraiment bien joué le jeu, car pour prendre les mesures, on l'a séparé de ses amis (le cheval de trait trouvé drôle, tous ces objets sympa à mâchouiller) qui en profitaient pour manger toute la bonne herbe!! Puis n'oublions pas de le dire : elle a servie de repose outils et morceaux de bois, bref, d'établi ambulant!

L'étape suivante a été pour les gars, de réaliser une maquette patron puis de la fixée une fois sur le dos de la vache afin d'avoir les bons angles et la bonne inclinaison. et voilà! Escadrille a pu retrouver ses potes et surtout rattraper son retour de pâturage... Les ébénistes eux, ont pu continuer leur ouvrage, un peu plus à l'abri...

IMAG0013.JPG

Pour l'occasion, nous n'avons pas voulu acheter du bon bois mais plutôt profiter de chutes qu'il restait dans l'atelier paternel. A la réflexion de mon père une fois l'oeuvre d'art terminée : "bah, ça va, on s'en fait pas! On prend du bois précieux!" les gars sont restés un peu dubitatifs... En effet, ils avaient vu que le bois était bien rouge et ont pensé à un bois exotique (bravo pour l'écologie!!) mais ils étaient bien loin de penser que c'était une chute d'Acajou d'amérique que mon grand-père a ramené il y a maintenant 50 ans!!

Ma vachette a le droit à un bât en acajou ancien!! devrais-je dire Madame ma vachette?!

Une fois l'objet terminé, il a fallu l'équiper d'anneaux pour y fixer les courroies et autres sangles et bien-sûr, trouver ces dernières dans mes restes de cuir...

Donc un grand merci à hélène qui m'a retrouvé une ancienne courroie d'avaloire dans son grenier, à Vanessa pour le tapis en feutre qui amortira bien le poids, à la quincaillerie SAQUI de Dinan pour ses multiples ressources et à la sellerie de Dinan pour les mousquetons, sangle, tapis et autres matériaux géniaux (et leur gentillesse!), n'oublions pas la coopérative maritime de saint cast pour les drisses, Sandows et mousquetons en tout genre. La voilerie est vraiment un atout pour la traction animale ou matériel de bât. Et Dieu sait que j'aime mêler la Terre et la Mer, même pour du matériel!

et enfin, un gran enfin merci à la sellerie GUICHARD, spécialiste des bâts, pour leurs grands et précieux conseils!!!!!

 

Bref, assez parlé, après tout ceci, vous l'attendez tous! voici le bât ... il reste encore deux ou trois réglages et il sera parfait! MERCI les gars!

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